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PARLONS FRANCO…PHONIE avec Philippe Chaudon

Dernière mise à jour : 13 oct. 2021



Pasteur du Centre Protestant Evangélique « Les Sources » à Avignon et président de l’association Sources Mission

RNC : Bonjour Philippe, aujourd’hui vous êtes pasteur mais je crois savoir que dans une autre vie vous étiez Ingénieur en informatique, pourquoi avoir « virer de bord » ?

L’appel de Dieu l’a emporté ! Pourtant j’ai toujours apprécié l’informatique, le développement, le suivi de projet… Je trouvais d’ailleurs qu’avoir une activité à "côté" du ministère était une forme d’équilibre. Dieu a semble-t-il agréé cette idée un certain nombre d’années jusqu’à ce qu’Il appuie son appel au plein temps, que l’œuvre augmente fortement et que je dise un aurevoir à ce diplôme et cette fonction d’ingénieur. A ma bonne surprise, j’ai très bien vécu ce plongeon vers le plein temps…


RNC : Très tôt vous vous êtes engagé dans ce que l’on appelait « la coopération », quelle était la raison profonde de votre investissement et quelle a été votre expérience ?

Ma conversion à 18 ans a été suivie de bon nombre de missions d’évangélisation les étés et certaines autres vacances scolaires ainsi que le lancement d’une équipe locale d’évangélisation. Le virus de la mission m’avait contaminé et en fin d’études, mon service militaire approchant, j’ai demandé à le transformer en coopération dans une mission évangélique. A peine mariés, nous sommes donc partis en Côte d’Ivoire pour 2 ans. Ce moment a été très réussi, touchant et inspirant. Jeunes mariés, nous avons resserré nos liens entre nous et en même temps, élargi nos cœurs à une culture différente, des besoins simples et des valeurs relationnelles fortes.


RNC : Cela fait 20 ans que vous êtes dans le ministère pastoral à Avignon, ville de culture qui a un festival connu dans le monde entier, quel est votre intérêt pour l’art en général ?

Je suis un petit amateur comparé à d’autres comme mon épouse ou mon fils, mais suffisamment sensible pour reconnaitre que l’art est un vecteur puissant pour toucher les cœurs en profondeur. Il peut attirer l’attention, susciter des émotions, disposer les esprits à une réflexion... Pendant des années, je voyais ces foules immenses déambulant pendant le festival d’Avignon en juillet (quelques 1200 spectacles dans le off avec une vingtaine de représentations chacune !). Depuis 10 ans maintenant, Dieu nous a permis de lancer une semaine d’évangélisation (et de formation) avec toutes sortes de prestations artistiques dans la rue où l’évangile est prêché et reçu avec une œuvre manifeste du Saint Esprit.


RNC : Il y a quelques années, on vous a proposé de prendre le relais d’une association humanitaire en Afrique francophone, quelle est votre implication et quels sont vos projets ?

C’était assez incroyable la façon dont Dieu a préparé et confirmé prophétiquement qu’il allait nous confier une mission. Sources Mission parraine 80 enfants (Burkina, Niger, Mali, Inde) ainsi que des référents communautaires (comme des pasteurs) et finance des micros projets en Afrique. Depuis ces dernières années, nous croyons qu’à la compassion s’ajoute la mission et nous avons pu enclencher l’envoi de VSI et également des équipes missionnaires à court terme. Bien évidemment la situation sanitaire mondiale complique tout cela mais nous souhaitons en profiter par exemple pour soigner la relation entre les parrains-marraines et les parrainés.


RNC : N’avez vous pas peur de participer à un assistanat sans fin ?

Bien sûr, le risque existe toujours et les réflexions de fond sont d’actualité. Dans la pratique, nous avons un certain nombre de garde-fous : ne pas imposer nos idées mais évaluer celles qui remontent sur place avec une logique de responsabilité et de développement ; favoriser la communication autour d’un projet et de son suivi ; se donner le droit de dire non, de stopper un parrainage si trop peu de retour ; privilégier des petits montants pour faire face aux frais de scolarité par exemple ; envoyer des coups de pouce ponctuels.

Enfin de manière plus personnelle, je pense que donner fait partie de la dynamique du Royaume. Je préfère encore donner sans être à 100% sûr que tout sera parfaitement bien investi que d’être un grand sage qui ne donne jamais…


RNC : Vous avez fait plusieurs voyages en Afrique, quel est votre souvenir le plus marquant ?

Nous avons vécu sur place 2 ans et fait un certain nombre de voyages depuis (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Gabon, Maroc). Chaque voyage est une découverte fait de sourires en termes de décalage culturel et de mode de vie mais aussi de bonheurs d’inspiration en termes de simplicité, de foi et d’onctions. Le souvenir indélébile est la naissance imminente de notre fils alors que j’étais coincé suite à la panne de mon bus dans une de ces nuits noires africaines, en pleine brousse à des centaines de kilomètres de mon épouse… pour finalement arriver à temps ! Peut-être, une autre leçon de vie africaine, nous avons souvent l’impression d’arriver à temps quel que soit le délai écoulé.


RNC : Les V.S.I. (Volontaires Solidarité Internationale) vous tiennent très à cœur, pouvez nous en dire quelques mots ?

Les modalités d’un appel missionnaire évoluent mais l’appel divin comme les besoins subsistent ! La mission à long terme est trop peu soutenue, reconnue et encouragée dans nos milieux évangéliques français et d’autant moins par l’état pour passer sous silence ce qui existe… Le statut de VSI est l’unique dispositif proposé par l’état français pour soutenir la mission humanitaire à l’international en permettant entre autres, une prise en charge partielle de la couverture sociale de l’envoyé(e) et de sa famille. Sources Mission a reçu cet agrément et a pu envoyer une famille en mission pour une œuvre précieuse auprès des familles et enfants dans les bidonvilles de Bello Horizonte (Brésil). Et si RNC en envoyait d’autres ?!


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