Selon l’ONU, on compte plus de 160 000 déplacés en mars, à l’Est de la République Démocratique du Congo dans le Nord-Kivu. D’importants mouvements de populations désemparées se multiplient alors que le M23 soutenu par le Rwanda se positionne et contrôle la région à quelques kilomètres de Goma. Les camps sont les seuls refuges mais ils sont surchargés et ne peuvent pas toujours répondre aux besoins alimentaires. On constate aujourd’hui, non seulement un manque de nourriture, mais une famine dans les abris humanitaires qui sont à proximité de la capitale régionale.

Dans l’Est de la RDC, un groupe armé menace la capitale régionale, Goma. Cette situation n’est pas nouvelle: ce pays d’Afrique centrale est le théâtre de pillages, de viols de masse et de massacres depuis près de vingt-cinq ans.

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Les autorités de la RDC se frottent les mains après avoir obtenu 5,8 milliards USD de surplus dans les négociations avec le groupement d’entreprises chinoises signataires de "l’accord du siècle" qui consacre l’accès aux mines de cuivre et cobalt contre les infrastructures. Lundi soir à Kinshasa, l’inspecteur général des finances, les ministres des Travaux publics et le chef adjoint du cabinet présidentiel qui ont participé à ces négociations de plusieurs mois ont dévoilé les grandes lignes des conclusions.

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Ce n’était pas évident mais Félix Antoine Tshisedekedi qui était candidat à sa propre succession a été élu Président de la République Démocratique du Congo avec 73,34% des voix. La participation reste faible puisque seulement 43% des inscrits se sont exprimés.

Extrait d’un discours de Trésor Kibangula, analyste politique à l’institut de recherches de Ebuteli sur la stratégie électorale de Félix Tshisekedi:

"Il y a d’abord cette stratégie très identitaire pendant la campagne. Le président de la République sortant a battu campagne, efficacement, sur une rhétorique très nationaliste anti-Rwanda. Il était un des seuls à pointer directement Paul Kagame comme la source du malheur à l’Est du pays. Le président Tshisekedi a aussi joué sur les peurs – peur de l’inconnu, peur du candidat de l’étranger – parce qu’il s’est finalement construit l’image de protecteur de la souveraineté nationale et, visiblement, apparemment, au regard des résultats provisoires – qui sont contestés par l’opposition –, cette stratégie semble marcher".

Depuis le 19 novembre tout le pays s’est lancé dans une campagne électorale enflammée. 25 candidats pour la présidence  et des milliers pour les législatives, les provinciales et les municipales s’affrontent en vue des élections du 20 décembre. Denis Mukwege comme Félix Tshisekedi tiennent des meetings même dans des villes de l’Est du pays où règnent les groupes rebelles. 44 millions d’électeurs sur une centaine de millions d’habitants sont appelés aux urnes mais le problème est d’abord d’obtenir une carte d’électeur ce qui n’est pas une mince affaire. Alors on peut regretter que l’Union Européenne annule sa mission d’observation à cause de l’insécurité…

"Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde", a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)...

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Le chrétien et lauréat du prix Nobel de la paix de 2018, Denis Mukwege a annoncé sa candidature à la magistrature suprême en RDC. Le gynécologue, pasteur pentecôtiste et militant des droits de l'homme qui répare les femmes, parviendra t-il à s'imposer au sein d'une opposition en souffrance?

• Plus de 40 civils tués par des groupes armés dans le nord du pays. On estime cette année à plus de 600 personnes exécutées et 345 000 congolais déplacés.

• Kinshasa accuse Kigali de soutenir et d'encourager les rebelles du M23 dans l'est du pays. 

• Quarante huit civils et un policier tués lors d'une manifestation organisée par une secte contre les Nations unies à Goma.

• Au début du mois de mai, des pluies diluviennes dans le Sud-Kivu ont provoqué de grands dégâts car des torrents d’eau ont submergé plusieurs villages. Le nombre de victimes est estimé à plus de 400 morts et plus de 4000 personnes portées disparues.

• Le président Félix Tshisekedi a rendu visite pendant quatre jours au président chinois Xi Jinping. Chacun ayant exprimé ses intentions, il reste maintenant à signer les accords. Le chef de l’État congolais espère une participation des chinois au développement en RDC, pour une meilleure industrialisation qui inclurait la transformation locale des produits miniers. L’objectif est semble t-il d’aller au delà  du cadre de la convention de collaboration basée sur le principe « produits miniers contre infrastructures » signé par les deux pays. La Chine comme il se doit, attend des gestes de bonne volonté de la part de la RDC. 

Les massacres n’en finissent pas dans la province du nord-est de la RDC, on estime à plus de 150 civils tués en 15 jours. Le secrétaire général de l’ONU chiffre a près de 500 civils exécutés depuis début décembre 2022 dans cette région où l’or a autant d’importance que les groupes armés. Les attaques contre les populations se multiplient et l’insécurité est généralisée même dans les centres de santé. Les rebelles laissent derrière eux des terres ravagés, des villages brûlés et des populations poussées à l’exode.

La force Est-africaine qui est censée restaurer la paix et mettre fin aux groupes armés annonce être "pleinement déployée" dans le Nord-Kivu. Seul problème, cette force est constituée par des contingents de différents pays, dont l’Ouganda alors que les ADF (Forces Démocratiques Alliées) sont une rébellion qui est aussi d’origine ougandaise et affiliée au groupe "Etat Islamique". Est ce un raccourci que de dire qu’ils sont tous frères ? Les djihadistes sont installés dans l’Est du pays et font régner la terreur dans les villages par de violents carnages à la machette. Plus de 700 civils ont été tués depuis décembre 2022.

On peut noter par ailleurs, que Jean Pierre Bemba, ex-chef de guerre condamné en 2016 pour "crimes de guerre et crimes contre l’humanité" par la cour pénale, devient ministre de la défense. Même si ceci n’a rien à voir avec cela !

Lors de son voyage en RDC, le Pape François a dénoncé les violences que subit le pays et a déclaré : "votre souffrance est ma souffrance". A dix mois des présidentielles, il a aussi multiplié les messages de paix et de pardon mais a peut être aux yeux de certains raviver les querelles entre l’Eglise catholique et le pouvoir. Pendant ce temps les combats se sont intensifiés au Nord-Ouest de Goma où les rebelles sont toujours à l’offensive alors qu’ils étaient censés préparer leur retrait.

Le pape François achève une visite de trois jours dans le plus grand pays d'Afrique au cours de laquelle il a délivré des messages très politiques et francs...

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L'Église catholique de RDC se dit victime de spoliation de ses terres par des dignitaires, haut-magistrats et gradés des services de sécurité à Kinshasa. Cette dénonciation faite lors du réveillon de Noël par le cardinal Fridolin Ambongo inquiète la société civile. L’Association congolaise pour l'accès à la Justice en appelle au gouvernement pour mettre fin à ces spoliations.

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Après la tuerie de Kishishe qui a fait près de 300 morts le 29 novembre, Kinshasa demande à la Cour Pénale Internationale d’ouvrir une enquête accusant le M23 de s’en être pris aux habitants du Nord-Kivu. Devant le procureur de la CPI la ministre de la justice congolaise a déclaré : "Face à l'agression dont mon pays est victime de la part du Rwanda, je suis convaincue qu'il bénéficiera de la même compassion dont témoigne la communauté internationale à l'égard de l'Ukraine"

Les relations entre la RDC et le Rwanda restent toujours très tendues et très compliquées malgré les démarches diplomatiques.

Kinshasa accuse Kigali d’envoyer des militaires rwandais se battre aux côtés des rebelles sur son territoire. Paul Kagame lui ne décolère pas parce que début novembre un avion de chasse Sukhoï-25 congolais a violé l’espace aérien rwandais et considère que c’est une provocation dangereuse et grave.

Le président Félix Tshisekedi accuse le Rwanda "d’agression militaire directe" et d’"occupation" dans l’est de la RDC en apportant "un soutien massif" à la rébellion du M23, "tant en matériel de guerre qu’en hommes de troupes". Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, Le chef de l’Etat a aussi dénoncé les actions de Kigali qui d’après lui soutiennent des groupes armés terroristes qui ravagent l’est du pays. Il a aussi souligné que le M23 aurait abattu un hélicoptère de la mission de l’ONU tuant huit casques bleus, avec l’encouragement de l’armée rwandaise.

Alors qu’un premier contingent  de l’armée burundaise s’est déployé dans l’est du pays pour éliminer des groupes armés locaux et étrangers et que d’autres soldats des pays membres de l’EAC (Communauté des Etats d’Afrique de l’Est) devraient suivre, des voix s’élèvent pour accuser le président de « sous-traiter la sécurité nationale ». Si les rebelles  tentent d’imposer le dialogue avec Félix Tshisekedi, Kinshasa s’en tient à dénoncer les exactions commises. Le vice-premier ministre à déclaré lors d’une réunion virtuelle du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA): « Les combattants du M23 sont coupables de tueries, de déplacements forcés et massifs des populations, du viol des femmes et d’autres violations graves des droits de l’homme. »

Kigali et Kinshasa s’accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles actifs dans l’est de la République démocratique du Congo...

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« La capitale du viol ». L’Est de la RDC a été tristement surnommée ainsi à cause des nombreuses violences sexuelles infligées aux civils au cours des différentes vagues de conflit. À Bukavu, les victimes sont notamment traitées à l’hôpital de Panzi du célèbre docteur Mukwege. La philosophe et psychanalyste française Cynthia Fleury est venue inaugurer, en partenariat avec le prix Nobel de la paix, une chaire de philosophie « humanités et santé » à l’hôpital de Panzi...

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